Le 17 septembre 2024, la FSU était présente à la création du CoRE comité régional pour l’emploi en remplacement du CREFOP Hauts-de-France (comité régional de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelle) et du SPER ( Service public de l’emploi régional).
Dans cette nouvelle instance qui a pour objectif de simplifier et renforcer l’accompagnement des demandeurs d’emploi et la coopération pour l’emploi.
Dans cette instance où sont représentés l’Etat ( le préfet et la rectrice de région … ) la région Hauts-de-France, les organisations syndicales de salariés représentatives dont la FSU , les organisations patronales représentatives au niveau national, France Travail, les missions locales, le représentant des organismes de placement spécialisés dans l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap.
Dans la logique de la réforme du lycée professionnelle, l’objectif de cette instance de répondre aux besoins des entreprises au plus près des bassins d’emploi en adaptant la formation des jeunes, des salarié.es et des demandeurs d’emploi.
Cette instance se déclinera au niveau départemental et local où l’adaptation de la carte des formations professionnelles de l’Education nationale sera étudiée.
La FSU est opposée à cette vision restrictive de la formation à court terme, qui laisse de côté la formation du citoyen et ne lui donne pas les moyens de choisir son orientation professionnelle. Elle est également opposer à l’adaptation de la carte des formations professionnelles au niveau locale qui renforce le déterminisme social.
Lors de cette installation, les représentants des différents collèges sont intervenus pour donner leur vision du CoRE et ce qu’ils vont défendre au sein de cette instance.
Intervention FSU prévue et tronquée par manque de temps
Si la FSU avait pu s’exprimer, elle aurait tenu les propos suivant lors de l’installation, elle aurait pu tenir les propos suivants. Elle les a en partie énoncé lors de l’étude de l’évaluation du CPRDFOP (Contrat de plan régional pour le développement de la formation et de l’orientation professionnelles) qui a suivi l’installation du CoRE.
La création du CoRE en remplacement du CREFOP comité régional de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelles et du SPER service public de l’emploi régional est un mauvais signal pour la FSU. Depuis le début de la réunion et la teneur des discussions, le CoRE est plutôt le comité régional de l’entreprise. La disparition des mots formation et orientation nous inquiète fortement. Si l’emploi est un des objectifs de la formation et de l’orientation professionnelles, il n’est pas le seul.
La fabrication de citoyens capables de comprendre, d’agir et d’être acteur de leur propre développement est une nécessité dans une société de plus en plus complexe et dont les attentes sont plus importantes.
L’adaptation au marché du travail, indispensable pour les entreprises et pour l’économie, ne doit pas se faire au détriment des choix des jeunes, des salarié.es et des demandeurs d’emploi.
C’est ce message que la FSU ne retrouve pas la création du CoRE, comité régional de l’Emploi.
Cet organisme renforce les politiques en faveur des besoins des entreprises au détriment de la formation initiale des jeunes mais aussi des salarié.es et des demandeurs d’emploi.
Sur la formation professionnelle, rappelons ici que la FSU a à de nombreuses reprises dénoncé les manques et les méfaits de l’apprentissage pour certains et son coût exorbitant : 25 milliards d’euros,en 2023 pour une efficacité très relative selon le rapport de l’OCDE. Cet argent est dépensé sans réel contrôle sur l’effectivité de la réalisation de la formation et sur sa qualité. De plus, la libéralisation de l’apprentissage met en place un système sans contrôle par rapport à la formation initiale sous statut scolaire contraint et sommé de répondre aux besoins.
Et pendant ce temps, dans le supérieur, l’État investit 2 fois plus d’argent pour un étudiant en apprentissage que pour un étudiant en cycle universitaire général.
De plus, la formation professionnelle suppose des allers-retours entre la théorie et la pratique mais ce n’est pas à l’État de payer l’adaptation au poste de travail, charge dévolue à l’entreprise.
Quand certains utilisent le terme emploi, ils entendent uniquement réponse à besoin rapide sans voir le nécessaire investissement pour la future formation des jeunes, des salariés et des demandeurs d’emploi dans leur parcours professionnel.
A France Travail, cette mission de service publique est également en danger par les projets de restriction de moyens par la mise en avant de l’investissement de l’intelligence artificielle, de l’automatisation des procédures et de la mise à distance des usagers.
Cette intelligence artificielle est un outil qui peut apporter des aides à des moments précis du parcours d’insertion et de mobilité mais elle ne peut pas se substituer au rapport humain
N’oublions pas les enseignements de la période du covid et du confinement : les publics les plus fragiles ont besoin de contacts humains, eux qui sont souvent exclus de la société.
Dans le cadre de cette nouvelle gouvernance, la FSU défendra l’égal accès à l’emploi, à la formation et à l’orientation professionnelle de qualité pour que chaque citoyen de notre région puisse avoir réellement la liberté de choisir son avenir professionnel.