Loi « sécurité globale » : le communiqué FSU 59-62
Le gouvernement présente actuellement son projet de loi « sécurité globale ». Ce projet prévoit des mesures qui restreindraient gravement les libertés publiques et notamment le droit à la vie privée et la liberté d’information. Il empêcherait de fait toute dénonciation de dérives et violences policières.
La FSU, en accord avec les associations de défense des droits de l’Homme et de la liberté de la presse ainsi que la Défenseure des droits, dénonce de graves dangers pour le respect de la vie privée, la liberté d’information et la liberté d’expression garantis par la Constitution. Des principes que Samuel Paty, notre collègue assassiné a payés de sa vie, et qu’il est indigne de bafouer ainsi.
Avec les images des caméras piétons des policiers, le risque est patent qu’elles servent notamment à la reconnaissance faciale des manifestant-es et des passant-es, en lien avec les données enregistrées par la police dans ses divers fichiers.
Enfin, l’utilisation de drones permettrait une surveillance très étendue et particulièrement intrusive, contribuant à la collecte massive et indistincte de données à caractère personnel.
Le gouvernement entend également restreindre, voire interdire la diffusion d’images de policiers dans l’exercice de leurs fonctions, y compris par la presse . Cela entre sinistrement en résonance avec la logique de confrontation en matière de maintien de l’ordre qui prévaut depuis plusieurs années et la montée en puissance des violences policières. Il faut que ces violences puissent être dénoncées.
L’action des forces de sécurité est par nature publique, et la publication d’images relatives aux interventions de police est légitime et nécessaire au fonctionnement démocratique. Pour la FSU, une police républicaine au service de la population ne doit rien avoir à cacher, et le droit à l’information doit être respecté.
Une société dominée par le répressif et l’arbitraire s’appuyant sur le contrôle et la surveillance des populations mène à l’impasse.
Au contraire, et plus fortement encore aujourd’hui, c’est l’exigence démocratique qui doit prévaloir et c‘est à l’amélioration des conditions de vie, à la résorption des inégalités, à la fin des discriminations qu’il faut s’attacher.
L’accès aux soins, aux droits sociaux, à l’éducation et à la culture doit être assuré à toutes et tous.
La FSU demande le retrait de ce projet de loi.
Elle appelle à participer aux rassemblements prévus notamment à Lille, le 21 novembre ,11h, Place des Droits de l’Homme et à Dunkerque le 23 novembre, 18h, sous-préfecture.
Loi « sécurité globale » : l’appel des associations